Les lanceurs professionnels sont souvent
comparés par rapport à la vélocité de leurs lancers. Il est d’ailleurs de plus
en plus commun que ces athlètes réussissent à faire osciller le radar au-dessus
de 100 milles à l’heure et ce, à plusieurs occasions lors d’un match. Même si
la vélocité d’un lancer sur le radar est un indicateur concret de la puissance
du bras d’un lanceur, se pourrait-il que le chiffre indiqué par le radar ne
puisse déterminer, à lui seul, la balle la plus rapide des ligues majeures? Autrement
dit, serait-il possible qu’une balle rapide de 96 milles à l’heure pourrait
être considérée plus rapide qu’une autre de 97 milles à l’heure?
Après plusieurs recherches réalisées avec
l’aide du logiciel Statcast, des chercheurs ont défini que la vélocité
captée par le radar (variable 1) constituait une variable à considérer pour
déterminer la vitesse réelle d’un lancer mais qu’elle n’était pas l’unique
variable à calculer.
Une autre variable à considérer serait la distance du point de relâchement de la balle (variable 2) par le lanceur. Deux caractéristiques viennent justifier cette variable :
- La plaque du lanceur, qui est le point de départ commun de tous les lancers, est située à une distance de 60 pieds et 6 pouces du marbre. Il s’agit là d’un point de référence qui est conforme pour tous les lanceurs. Toutefois, certains lanceurs comme Andrew Miller (6 pieds, 7 pouces) des Yankees de New York sont de véritables géants alors que d’autres comme Johnny Cueto (5 pieds, 11 pouces) des Giants de San Francisco ressemblent davantage à l’amateur moyen. Compte tenu de ces distinctions physionomiques chez les lanceurs, on peut facilement s’imaginer que certains lanceurs sont avantagés vis-à-vis leurs homologues grâce à leur taille élancée.
- En comparant deux lanceurs aux dimensions identiques, l’un peut se différencier de l’autre grâce à la portée de son élan. La portée de l’élan correspond à la distance parcourue par le lanceur entre sa plaque (point de départ) et le point de relâchement de la balle durant sa motion. La portée de l’élan du lanceur permet à certains lanceurs comme Carter Capps (portée d’élan de 8 pieds, 4 pouces) des Marlins de Miami de se rapprocher (à un peu plus de 52 pieds) du marbre lorsque la balle quitte sa main. Logiquement, une balle qui à moins de distance à parcourir, du moment où elle quitte la main du lanceur jusqu’au gant du receveur, sera plus rapide. Mais il faut aussi comprendre que, puisque la distance entre le point de relâchement de la balle et le frappeur est diminuée, le temps de réaction du frappeur sera ainsi réduit.
Ainsi, la façon la plus appropriée de
constater la vélocité d’une balle rapide est d’évaluer le temps de réaction du
frappeur du moment la balle quitte la main du lanceur jusqu’au moment la balle
passe au-dessus du marbre. Par déduction, un frappeur qui aperçoit plus
tardivement la balle relâchée par le lanceur aura un temps de réaction moins
rapide pour déclencher son élan (et faire contact). D’ailleurs, il a été prouvé
qu’un frappeur doit prendre un minimum de 0,215 secondes afin d’analyser le
lancer et de déclencher le début de son élan au bâton. Donc, il est plus
approprié d’affirmer que le lanceur avec la balle la plus rapide des ligues
majeures est celui qui réussit à combiner un lancer puissant avec une
distance du point de relâchement de la balle éloignée.
Noah Syndergaard des Mets de New York
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Crédit photo: Charles Rex Arbogast / Associated Press |
Top 10 des lanceurs partants qui allouaient le
plus petit temps de réaction aux frappeurs qu’ils affrontaient avec leur balle
rapide (four-seam fastball) en 2015 :
VARIABLE
1 : Vélocité captée par le radar en moyenne (Vitesse)
VARIABLE
2 : Distance du point de relâchement de la balle en moyenne (Relâchement)
RÉSULTAT :
Temps de réaction du frappeur (Réaction)
Selon le tableau, Noah Syndergaard des Mets de
New York et Jose Fernandez des Marlins de Miami sont les lanceurs partants dont
la balle rapide est, à l’œil des frappeurs, la plus rapide des ligues majeures.
Lors de la partie opposant les Mets aux Marlins qui a eu lieu mardi le 12 avril
dernier, les amateurs ont eu droit à un duel de lanceurs qui mettait en vedette
Syndergaard et Fernandez. Ce match s’est soldé par une victoire des Marlins de
Miami par la marque de 2 à 1. Aucun des deux artilleurs n’a obtenu de décision.
Syndergaard s’est tout de même signalé avec 12 retraits au bâton qui ont été
récoltés en 7 manches de travail.
En conclusion, il est tout à fait logique de considérer qu’une balle
rapide de 96 milles à l’heure peut être plus rapide qu’une autre de 97 milles à
l’heure. En analysant le tableau, on peut voir que Jose Fernandez, dont la
balle rapide atteint en moyenne 96.4 milles à l’heure, possède une balle rapide
avec plus de vélocité que celle de Nathan Eovaldi, dont la balle rapide atteint
en moyenne 97.3 milles à l’heure, parce que le temps de réaction du frappeur
contre Fernandez est inférieur à celui contre Eovaldi.
Jose Fernandez des Marlins de Miami
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Crédit photo: Steve Mitchell / USA Today Sports |
Veuillez prendre note que les lanceurs
partants uniquement figuraient sur ce tableau. Si les statistiques de tous les
lanceurs avaient été compilées, le releveur Aroldis Chapman, nouvellement
acquis par les Yankees de New York, aurait trôné au sommet avec un temps de
réaction de 0.344 secondes accordé aux frappeurs lorsqu’il utilise sa balle
rapide.
TRB / BRB
Sources
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